En route pour une nouvelle vie

Difficile pour moi de trouver le sommeil après ces derniers jours ! Quelle aventure, jamais je n’aurais pensé que nous puissions réaliser des choses aussi incroyables et pourtant…

Nous venons de vivre les quatre jours les plus intenses de toute notre vie. Une expérience unique, qui restera à jamais gravée dans nos mémoires.

Ce soir mon cœur de maman est fier ! Fier de notre petite famille et de ce que nous avons été capables d’accomplir tout les quatre et fier de mes deux princesses qui ont su faire preuve de patience et nous suivent en toute confiance pour cet incroyable défi.

Il nous aura fallu 4 jours, 8 heures de bus, 2h30 de voiture, 12h30 d’avion et 1h de taxi pour parcourir les 9 286 kilomètres et arriver à notre premier stop, Bangkok ! Petit retour sur ce périple extraordinaire qui marque le début de notre nouvelle vie ????

Vendredi 08 septembre ⇒ direction Orléans

Le sommeil n’est pas simple à trouver quand on s’apprête à vivre une telle aventure ! C’est donc avec les yeux un peu fatigués que nous avons débuté la journée de vendredi, le jour de l’anniversaire de Farid. C’est le grand départ, en tout cas le départ de Dijon car nous ne prendrons l’avion que le lendemain.

L’objectif du jour, prendre le bus (nous avons opté pour FlixBus) pour aller à Orléans et se rapprocher de l’aéroport. Nous ne voulons pas prendre le risque de faire les 340 kilomètres qui nous séparent de l’aéroport le même jour que celui de l’embarquement (et nous avons bien fait !).

Nous avons bouclé nos valises la veille, derniers ajustements, on case les brosses à dents dans une petite poche, on vérifie une dernière fois le poids de chaque bagage et on ferme les cadenas. Environ 115 kg répartis dans une grosse valise de 105L, une de 70L et une de 30L, nos deux sacs à dos, 70L pour Farid et 50L pour moi et nos petits sacs à dos d’une vingtaine de litres chacun.

On prend le temps de boire un dernier café et on en profite pour refaire le point sur l’ensemble du parcours. La sœur de Farid nous a rejoint, elle déposera le gros des bagages en voiture, pour nous, ce sera l’occasion de faire un dernier tour de tram dans la ville. On décolle vers 10h30, il fait beau, le soleil commence déjà à taper et tout le monde fait sa vie dans les rues. Pour eux, c’est une journée comme les autres depuis la rentrée, pour nous, c’est la journée dont nous avons rêvé. Celle qui marquera à jamais le début de notre nouvelle vie.

J’ai la sensation d’être dans une autre dimension, de ne pas vivre sur le même fuseau horaire. Il préparent leur week-end, finalisent la liste de course ou programme la soirée de samedi, moi je pense à Bangkok et à notre nouvelle vie. Est-ce qu’on va réussir, est-ce que c’est vraiment fait pour nous ? Le trajet ne dure que quelques minutes mais j’ai tellement de questions qui défilent dans mon esprit.

On arrive à la gare, je regarde dehors et voit mon frère et ma belle-sœur, ils nous ont fait la surprise d’être là. À ce moment je réalise qu’il va falloir dire au revoir pour de bon, c’est difficile et tellement contradictoire ! À l’intérieur, le paradoxe est déchirant, je réalise mon rêve de partir découvrir le monde et je laisse derrière moi les personnes que j’aime le plus au monde. Les minutes défilent à une vitesse incroyable, la maman de Farid et sa sœur sont les premières à partir. Puis vient l’heure de se diriger vers le quai pour attendre l’arrivée du bus.

Après quelques minutes de retard, On le voit descendre la rue et se diriger vers nous. Là le stress se mèle à la peine et pendant l’espace d’une minute j’ai presque envie de faire marche arrière. On se dit au revoir et on monte, tout le monde est déjà installé mais on parvient à trouver des places proches les unes des autres. Un dernier signe par la fenêtre mais je préfère tourner le regard, pas simple ce moment mais il fait aussi parti de l’aventure. Le bus démarre et s’engage sur la route, c’est le début de notre nouvelle vie.

Le trajet est long mais on arrive à faire passer le temps. En arrivant sur Paris le décor change, je vois les bidonvilles aux portes de la ville, les abris de fortunes s’enchaînent et je me dis que nous avons énormément de chance d’être ici et de vivre cette aventure. On s’arrête à la gare routière pour un stop d’une heure, finalement il durera plus de deux heures sous une chaleur étouffante. La fatigue commence à se faire sentir mais on garde le sourire et la correspondance fini par arriver. Il est prêt de minuit quand nous arrivons chez nos amis.

C’est la fin de la première journée.

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.

Des nouvelles du bout du monde

Deux fois par mois, le vendredi, je vous donne des nouvelles du bout du monde !

Nos retours d’expériences, nos réflexions sur le nomadisme et nos conseils pour faire avancer votre projet et construire enfin, la vie qui vous ressemble 💚

Samedi 09 Septembre ⇒ direction Delhi

Deuxième jour, là encore la nuit a été courte. Tout le monde se réveille à son rythme, on profite d’un bon café et de nos amis. On fait connaissance avec le petit dernier et on apprécie ces instants. Après la douche c’est essayage des vêtements MyNomad tout juste récupérés. Une dernière vérification pour les sac, on réparti un peu le poids dans chaque bagages, on charge les batterie puis c’est le départ direction Roissy Charles de Gaulle.

Le trajet se fait tranquillement mais avec un peu de retard dû à un accident. De toute façon nous avons le temps le vol est à 22H25 mais pas question d’arriver au dernier moment et puis à cet instant nous avions encore de grandes interrogations sur l’embarquement. Deux jours avant, Farid avait commencé les démarches pour enregistrer les billets en ligne, problème, pour finaliser l’enregistrement, ils nous demande un numéro de visa, que nous n’avons pas.

Notre vol est en deux étapes, il n’y a pas de vol direct pour Bangkok depuis Paris.

Nous avons réservé avec Vistara, une compagnie aérienne que nous ne connaissons pas mais dont les avis sont plutôt bons et les tarifs très attractifs. 1300€ pour nous 4, à ce prix là, nous devrons faire une escale de 22h par Delhi. Faire une escale en Inde il y a pire et puis 22h ça passe vite, on se dit que ça fait parti du voyage. On se renseigne, pas besoin de visa pour une escale de 22h, par contre on ne pourra pas quitter l’aéroport. Dommage mais en même temps on ne veut pas prendre le risque de manquer le départ de la correspondance alors c’est ok.

Pas de visa pour moins de 22h, on l’a lu noir sur blanc mais impossible d’enregistrer les billets. On découvre ça le jeudi, juste avant de faire un dernier rendez-vous client, juste avant de partir au bout du monde. On essaie d’appeler pour obtenir des informations, on fini par avoir un contact chez Vistara. Je lui explique la situation, pour elle nous aurons probablement besoin d’un visa mais il sera possible de le payer sur place. Elle ne s’engage pas n’ayant pas notre dossier complet et nous conseille de voir avec le personnel sur place en arrivant.

Nous arrivons donc à l’aéroport avec cette grande inconnue, est-ce que nous allons pouvoir embarquer sans visa ?

Après avoir passé des mois et des mois à trier, jeter, donner et vendre tout ce qui nous appartenait, cette interrogation pèse lourd dans nos esprits. On descend de la voiture à l’arrêt minute, une dernière photo puis à nouveaux ces au revoir. On charge tout le reste de notre vie sur deux cadis, à partir de maintenant il n’y a plus que nous 4.

C’est le moment de vérité, on ressort les billet on vérifie le numéro de vol et on fonce vers le panneau d’affichage. Lorsqu’on arrive devant le comptoir d’enregistrement, les guichets sont vides, il est encore bien trop tôt et nous allons devoir patienter au moins une heure avant d’avoir une réponse. Je vous laisse imaginer l’ambiance, on ne peut pas dire que ce moment ait été le meilleur du voyage mais rien n’est jamais parfait !

On passe le temps comme on peut, on dessine, on va prendre un café on passe au toilette puis l’heure arrive enfin. Les premier voyageurs font déjà la queue lorsque je rejoins Farid qui était resté devant. Il aborde l’un des membres du personnel de Vistara pour lui expliquer notre situation, l’homme nous demande si notre second vol est également avec Vistara, c’est le cas, “c’est bon nous avons un accord vous n’avez pas besoin de visa” et il repart. À cet instant, ces mots résonnent comme des notes de musique dans nos têtes ! Enfin nous allons pouvoir souffler et relâcher un peu la pression. Cette fois c’est certain, on s’envole pour Bangkok !

Dimanche 10 Septembre ⇒ Direction bangkok

L’embarquement c’est fait la veille au soir, après une journée de stress et de doute, nous nous engageons le couloir qui mène à l’avion en réalisant que nous venons de passer nos derniers instants sur le sol Français. Quand est-ce que nous reviendrons ? Je n’en ai aucune idée, quand nous aurons envie, besoin, nous n’avons pas de contrainte spécifique l’objectif est avant tout de permettre à chacun d’entre nous de trouver son équilibre dans ce nouveau mode de vie, pour le reste on verra.

Le vol se passe plutôt bien, les sièges sont confortables, les hôtesses sont adorables et tout est fait pour que nous puissions voyager sereinement. Le premier repas nous met directement dans le bain, les épices vont clairement faire parti de notre aventure ! Malheureusement Inaya ne pourra pas goûter, avec son allergie à l’arachide, les plats indiens ne sont pas adaptés. Mais l’hôtesse va revenir quelques minutes plus tard avec un plateau plein de fruits de biscuits de pain et de petits morceaux de beurre, de quoi faire son bonheur !

Les sièges sont équipés de tablettes sur lesquels chacun peu regarder des films, jouer à des jeux, écouter de la musique ou tout simplement suivre le vol. Pour ma part ce sera “The Bucket List”, on ne pouvait pas rêver mieux en de pareil circonstances ! En tournant la tête, je m’aperçois que Farid regarde le même film, ça se présente plutôt bien.

Le vol est vraiment agréable, difficile malgré tout de trouver le sommeil, Lina sera la première à s’endormir, Inaya finira par tomber de fatigue après deux heures de lutte. Je pense avoir dormi deux ou trois heures et Farid n’aura fait que somnoler durant tout le vol.

On atterrit le dimanche vers 10h. Les traits tirés, l’esprit un peu embrouillé mais tellement heureux d’être ici. Nous sommes en Inde ! À Delhi plus exactement. Nous ne pouvons pas quitter l’aéroport donc le choc culturel tant attendu n’est forcément pas au rendez-vous, mais nous ne sommes plus en France.

Le passage des douanes est toujours un moment stressant, même s’il n’y a aucune raison on a toujours cette appréhension que quelque chose se passe mal. Ici comme la veille, aucun problème particulier. Inaya a la cote et déclenche les sourires de tous. En quelques minutes tout est réglé, on remballe les affaires direction la zone d’embarquement. Plus que 21h30 à attendre, on est large !

On commence par faire un petit tour puis on décide de se poser pour manger un morceau, filles ont un peu faim et Inaya n’a pas forcément adhéré au petit déjeuner de l’avion, écrasé de pomme de terre, omelette et sauce qui pique ! Pas de cacahuète, pas de porc, on n’a pas le régime alimentaire le plus simple alors on ne prend pas de risque direction KFC. On s’installe sur une table, j’ouvre la sacoche pour sortir mon portefeuille et aller commander, plus de portefeuille …

Je sort tout, je fouille dans mon sac, Farid fait le tour de son côté également mais rien à faire, il n’est plus là. Il n’y a que deux possibilité, soit il est resté à la douane, soit il est resté dans l’avion. Qu’est-ce que ça m’agace de devoir gérer ça à ce moment là, tout le monde est fatigué ce n’était pas vraiment le moment mais bon, c’est comme ça.

Rien de très grave, à l’intérieur il n’y avait ni argent ni passeport, seulement nos pièces d’identité, carte et documents Français. Nos cartes nous permettent de payer partout et directement avec le téléphone, par précaution je gèle ma carte pro et perso pour nous laisser le temps de chercher sans prendre de risque et sans avoir à faire opposition, on ne sait jamais, peut-être qu’on va pouvoir le retrouver !

Le déjeuner est avalé rapidement puis on retourne à la douane. J’explique la situation, en anglais off course, la responsable nous dit de nous rendre au service de police de l’aéroport, c’est ici que les objets trouvés y sont apportés. C’est à deux pas, on s’y rend donc immédiatement. De nouveau j’explique avoir perdu mon portefeuille, très certainement oublié dans l’avion, je donne nos billets, et partage nos informations.

Le policier prend le temps, il écoute attentivement et m’assure qu’il va faire le nécessaire. Il nous demande de patienter juste à côté et fait venir une personne de Vistara. Nous sommes agréablement surpris, au premier abord il avait l’air un peu froid, il aurait pu relever simplement notre demande et ne rien faire de plus mais pas du tout, il a agit sans attendre, merci à lui.

Quelques minutes plus tard un membre du personnel de Vistara arrive, de nouveau j’explique avoir oublié mon portefeuille dans l’avion, il consulte nos billets et passe quelques coup de fils. Là encore notre demande est parfaitement prise au sérieux. Il prend mon numéro et nous confirme qu’il fait le nécessaire, je suis rassurée, je pense effectivement qu’il va le faire. Nous retournons dans la zone d’embarquement, mine de rien cette histoire nous aura occupé presque deux heures, plus que 19h à attendre !

Pas grand chose à faire, on retourne grignoter quelque chose, rassurés, on se sent prêt à tester des saveurs locales. Un plat pour Farid et moi qui n’avions pas encore mangé, toujours très épicé mais plutôt bon. Pour les filles, une limonade très très citronnée et un bon fou rire après la réaction d’Inaya à la première gorgée. Rapidement avalé, il va falloir trouver quelque chose à faire pour passer les 17h restantes.

La fatigue commence à se faire sentir, nous recherchons un hôtel mais le seul disponible propose une chambre à 175€, totalement hors budget pour nous et de toute façon elle ne sera pas disponible avant de longues heures. On retourne faire un tour sur le tableau d’affichage et là, bonne nouvelle, la porte d’embarquement est enfin annoncée. Quitte à attendre, autant être devant la piste.

En arrivant deuxième bonne nouvelle, il y a des banquettes pour pouvoir s’allonger. Pour l’instant elles sont toutes occupées mais il y a pas mal de mouvement, on devrait pouvoir trouver une place pour la nuit. Au bout d’une heure environ l’espace se vide, le soleil commence à se coucher, on s’installe sur 4 banquettes et on essaie de fermer un peu les yeux. Inaya parviendra a faire une bonne partie de sa nuit, Lina dormira bien sur le matin, pour nous c’est plus difficile, la lumière, le bruit et le stress de manquer le départ aurons raison de notre repos.

Le matin arrive enfin, le personnel commence à arriver j’en profite pour relancer une demande pour mon portefeuille au cas où. Une nouvelle fois ma demande est prise au sérieux, l’hôtesse me demande nos billets, nos passeports, elle passe un appel et nous demande de patienter. La porte d’embarquement commence à se remplir l’avion décolle dans une trentaine de minutes.

Un membre du personnel de Vistara arrive, il demande à voir mon passeport et me demande ce que j’ai perdu, puis il me montre une photo « this one ? » Yes !! Ils l’ont retrouvé ! Incroyable à seulement quelques minutes d’embarquer une hôtesse m’accompagne pour aller chercher mon portefeuille. On traverse tout l’aéroport au pas de course je la remercie sincèrement, on arrive au bureau des objet trouvés, il est là ! Je signe rapidement quelques papier je récupère mon précieux portefeuille, tout est là. Il est temps de retourner à la porte d’embarquement et on se presse pour revenir sur nos pas.

On arrive enfin, la grande majorité a déjà embarqué je retrouve Farid et les filles. Je lui fais signe que tout est bon, Inaya a eu peur que je manque l’avion, moi aussi un peu, cette fois tout est bon, il est temps d’embarquer !

Lundi 11 Septembre ⇒ On y est ! C’est parti pour notre nouvelle vie.

Nous voici enfin dans l’avion pour Bangkok, dernière étape de notre périple autour du monde. On peut enfin relâcher la pression et profiter pleinement de ce dernier trajet en avion. Je vérouille ma pochette et la garde précieusement, elle et l’ensemble de ce qu’elle contient sur mes genoux !

Tout le monde s’endort assez rapidement, sauf moi, je n’arrive pas à fermer l’œil. Je repense aux trois derniers jours qui viennent de passer et à tout ceux qui nous attendent. On a tout laissé derrière nous pour partir découvrir le monde avec nos deux filles. C’est incroyable je n’arrive pas à réaliser et avec toutes ces histoires de visa, de portefeuille, avec la fatigue et le stress, j’ai l’impression qu’on a presque oublié que ce projet dont on avait tant rêvé était entrain de se réaliser. On l’a fait, on est allé chercher notre rêve pour en faire notre réalité.

Je me perds dans mes pensées quand la voix du pilote me ramène doucement, on s’apprête à atterrir. Je regarde par le hublot et sous les nuages, je commence à entrevoir le sol. Mes premières images de Bangkok. Nous sommes en Asie, nous avons traversé près de 10 000km, nous avons pris le tramway, le bus, la voiture puis l’avion, nous avons dormi sur des banquettes à Delhi, manger les plats les plus épicés de toute notre vie, regarder « The bucket liste » à près de 10 000 mètres au dessus du sol et réalisé notre rêve de croire qu’une autre vie est possible.

L’avion atterrit, on est lundi, il est 14h00, nous sommes à Bangkok et aujourd’hui commence le tout premier jour du reste de notre vie.

Partager l’article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Inscription à la newsletter
Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.

Des nouvelles du bout du monde

Deux fois par mois, le vendredi, je vous donne des nouvelles du bout du monde !

Nos retours d’expériences, nos réflexions sur le nomadisme et nos conseils pour faire avancer votre projet et construire enfin, la vie qui vous ressemble 💚

Notre dernier article